Avant le début du Tour, Parions Potes avait sélectionné cinq candidats au podium et six coureurs qui devaient se révéler au grand public. Qu'en a-t-il été ? Petit retour sur chacun d'entre eux.

Partie 1 : Nos candidats au podium ont-ils été à la hauteur ?

Alberto Contador, les yeux plus gros que le ventre

Après sa victoire sur le Giro en mai, l'Espagnol visait le doublé mais, face à des coureurs qui faisaient du Tour leur seul objectif, nous mettions en doute sa capacité à tenir trois semaines. Malheureusement pour lui, nos craintes étaient réelles. Après avoir bien maitrisé la première semaine nerveuse, il a sombré peu et peu et n'a jamais pu rivaliser avec les meilleurs en haute montagne.

Son bilan : avec seulement trois Top10 (son meilleur résultat est une huitième place à Rodez), il termine ce Tour à une honorable cinquième place.

Christopher Froome, taille patron

L'accélération du Ventoux 2013 a désormais sa petite soeur : l'attaque dans la montée vers La Pierre-Saint-Martin 2015. Elle lui a suffi pour remporter cette 102ème édition du Tour de France. Son équipe a été un des facteurs de son triomphe : Geraint Thomas, Richie Porte et surtout Wout Poels ont chacun leur été monstrueux aux côtés de leur leader. En difficulté en troisième semaine, Chris Froome a limité la casse mais il était temps pour lui que le Tour s'arrête !

Son bilan : une étape, le classement général et le classement de la montagne, il a été à la hauteur des attentes.

Vincenzo Nibali, Monsieur Panache

Conserver son titre s'annonçait difficile pour l'Italien. Relégué assez loin au Général dès les Pyrénées, il a toutefois fait preuve de panache dans les Alpes. Il a même repris du temps sur tous ses concurrents grâce à sa victoire en solitaire à La Toussuire et a même rêvé du podium jusqu'à sa crevaison, survenue au pied de l'Alpe d'Huez.

Son bilan : une victoire d'étape pleine de courage et une belle quatrième place finale, il a répondu présent et prouvé que son sacre de 2014 n'était pas dû au hasard.

Nairo Quintana, ascension partielle

Considéré par beaucoup comme le favori avant le départ d'Utrecht, le Colombien a globalement déçu et ses offensives sur les deux dernières étapes ont laissé un goût d'inachevé. Il était le meilleur sur cette fin de Tour. Ses ascensions de la Toussuire et de l'Alpe d'Huez en ont été la démonstration : il a repris plus de deux minutes au maillot jaune. Aurait-il pu gagner le Tour en attaquant de plus loin ? Une question qui restera bien sûr sans réponse mais qui mérité d'être posée pour les éditions à venir.

Son bilan : trois podiums d'étape, un deuxième place finale... toujours (très bien) placé mais jamais vainqueur, un peu frustrant au vu de son potentiel.

Tejay Van Garderen, coupé dans son élan

Beaucoup d'entre vous ne comprenaient pas la présence de l'Américain dans nos cinq favoris au podium. Le Californien a failli nous donner raison. Troisième au moment d'entrer dans les Alpes, il semblait bien parti pour glaner son premier podium sur un Grand Tour. Mais malade, il a dû renoncer. Ses larmes au moment de monter dans la voiture nous ont touchés.

Son bilan : positif jusqu'à son abandon, ce n'est que partie remise.

Partie 2 : Nos révélations se sont-elles révélées ?

Warren Barguil, leader en devenir

Le Français de 23 ans a réalisé un Tour très prometteur. Il s'est tout d'abord comporté comme un vrai leader en évitant tous les pièges de la première semaine, grâce notamment au soutien de Tom Dumoulin. En montagne, il a souvent rivalisé avec les meilleurs avant de baisser physiquement au fil des étapes. Sa lourde chute sur la dixième étape a été loin d'être anodine.

Son bilan : une quatorzième place finale et de véritables dispositions à être un grand leader dans les années à venir.

Louis Meintjes, peut mieux faire

Totalement désintéressé du Général, le Sud-africain a tenté d'accrocher la bonne échappée dans les étapes escarpées. Il y est parvenu une fois et a obtenu une jolie cinquième place au Plateau de Beille derrière des cadors du peloton : Rodriguez, Fuglsang, Bardet et Izagirre. Malade lors du deuxième jour de repos, il n'a pas pu défendre ses chances dans les Alpes. Au sein de l'équipe MTN-Qhubeka, surprenante cinquième au classement par équipe, ce sont finalement les "vieux loups" (Cummings, Pauwels, Boasson Hagen) qui ont brillé .

Son bilan : une cinquième place encourageante mais nous attendions plus de lui.

Rafael Valls, l'écran de fumée

Comme nous le pressentions, son leader Rui Costa n'a pas été à la hauteur de l'événement et a même dû abandonner prématurément. De quoi laisser le champ libre au vainqueur du Tour d'Oman. La première étape montagneuse vers La Pierre-Saint-Martin a été très prometteuse puisque l'Espagnol, à l'attaque dans le final, a terminé avec les gros bras du peloton, non loin d'Alberto Contador. Dans le bon coup lors de l'étape vers Pra-Loup, il a déçu en craquant très tôt alors qu'il avait des adversaires à sa portée.

Son bilan : à part ses deux faits d'arme décrits ci-avant, il a été très discret.

Alexis Vuillermoz, enfin mûr

Le Français a confirmé toutes les attentes que nous placions en lui. Sur un plan individuel tout d'abord, en remportant une superbe victoire à Mûr-de-Bretagne et en finissant troisième en haut du mythique Mur de Huy. Puis sur un plan collectif, il a toujours été présent aux côtés de son leader, Romain Bardet, notamment dans les Alpes.

Son bilan : il a saisi toutes les opportunités qui se sont ouvertes à lui, un Tour parfait.

Tim Wellens, le Casper

Son meilleur résultat ? 76ème. Cela résume le Tour du Belge qui a été transparent. Avec André Greipel et Tony Gallopin à protéger, il n'a jamais pesé sur la course.

Son bilan : il a été obligé de tomber pour passer à la télé.

The feeding zone may be as dangerous with @tim_wellens @Lotto_Soudal #tdf2015 #stage19 #photonews @tim19910510 pic.twitter.com/gvvmYlCb8c

— Vincent Kalut (@vkalut) 25 Juillet 2015

Simon Yates, encore un peu tendre

Largué pour le classement général dès la première semaine, le Britannique a réalisé un Tour en demi-teinte. Deux fois dans le Top10, il a toutefois prouvé qu'il avait la caisse pour tenir trois semaines ; à l'Alpe d'Huez, il a longtemps tenu avec Chris Froome pour terminer à la onzième place, devant Alberto Contador et Vincenzo Nibali notamment.

Son bilan : en-dessous de son niveau atteint au printemps, mais pas mauvais pour un gars de 22 ans.

Thomas Cerato

samedi 25 juillet 2015, 23h45